"Nous allons essayer de rendre l'ambiance de ce lieu mythique et de ce fabuleux concert qui clôturait la tournée de Ozzy et Rob aux Etats-Unis.
Tout d'abord, situons un peu les lieux : nous sommes allés au concert à peine 6 heures après l'atterrissage à JFK. Mais quand on aime, la fatigue s'oublie vite (le concert commençant à 19 heures, il était quand même 3 heures du matin en France!). Le Madison Square Garden se situe donc juste à côté de la grande gare de Penn Station qui dessert le New Jersey. C'est sur la 34ème rue, soit donc à 8 blocs de Times Square. En sortant, on ne peut pas rater l'Empire State Building, de nouveau le plus haut building de NYC. Voilà pour l'environnement.
Nous sommes arrivés avec un peu d'avance par le métro. Nous voilà donc à sortir dans la galerie marchande de Penn Station. Il y a évidemment du monde en ce samedi proche de Noël. Pas de signes d'un concert de hard : pas de blousons en jeans patchés ou de cuirs et bandanas. Juste des familles, qui semblent venir de faire quelques courses. Nous remontons à la surface pour une entrée ne payant pas de mine : un large et très haut couloir avec une large fresque "home of the NY Rangers".
Pas une seule affiche pour le concert de ce soir! Pas un hardos ... ils ne vont pas tous au Cirque du Soleil dont une représentation a lieu dans une autre salle du complexe? Nous nous rapprochons de l'entrée et je montre ma réservation à un impressionnant vigile qui me dit gentiment de rentrer pour aller au guichet un peu plus loin chercher nos places.
Ils ne contrôlent pas nos sacs malgré des détecteurs d'explosifs etc...Pas de message pour interdire les appareils photos non plus. Je me présente au guichet avec voucher (la résa), carte de crédit ayant servi à la résa et pièce d'identité française. Me voilà avec deux tickets.
Nous passons le deuxième portillon à gauche alors que nos places sont vers la droite mais on nous a orientés par là pour désengorger les files d'attente : comme à JFK, tout est parfaitement organisé et régulé. Nous montons par des escalators qui n'en finissent plus : nous sommes aux places les moins chères...surtout par ce que c'était celles qui restaient.
Nous prenons le temps de regarder un peu autour de nous : des jeunes filles, des jeunes garçons, des familles avec 3 générations, des gens de toutes origines, de tout niveau social et tout cela dans la bonne humeur et la décontraction. Nous passons rapidement par la galerie "commerçante" où l'on peut acheter à boire et à manger comme au Yankees Stadium mais en moins cher.
Nous avons droit à un tour gratuit du sommet du MSG pour rejoindre notre place. Cela nous donne l'occasion de passer derrière la scène qui est en position centrale.
Nous sommes installés assez loin par rapport aux autres mais avec une bonne vue.
Nous sommes donc au deuxième étage des tribunes mais quand même au quatrième rang. La salle parait un peu plus petite qu'un Bercy mais plus inclinée. Les sièges sont rembourés et d'un joli vert.
Au centre de la salle, il y a des rangées de sièges pour la fosse. Nous verrons ensuite qu'ils ne servent pas énormément!
A l'heure prévue, le concert commence donc avec un groupe qui nous est inconnu : In This Moment.
Je serai bien incapable de vous donner la setlist de ce combo californien à ce qu'il parait.
Il s'agit donc d'un groupe constitué d'une chanteuse, joliment habillée en Mère Noël, d'un bassiste, de deux guitaristes et d'un batteur. Comme souvent, le son en début de concert était un peu trop brut, sans nuance, et les basses saturaient trop. Avec le gros son de ce groupe, on en prenait plein la tronche....
La chanteuse a une voix puissante, pas du tout dans le genre groupe à chanteuse lyrique. Non elle chante du métal comme un chanteur et elle a de l'énergie. Elle parcourt la scène de long en large, arranguant les premiers rangs et poussant des cris que l'on jugera un peu systématiques mais montrer ce que l'on sait faire en une demi-heure avant des pointures comme Rob Zombie et Ozzy est un exercice difficile.
Malgré le son, il y a certainement de bonnes choses dans ce groupe. En tous cas, ils ont rempli leur contrat pour la première partie.
Les tribunes se remplissent petit à petit dans le plus grand calme et les fans de Zombie côtoient les fans du Mad Man. Le décor de In This Moment (une grande toile peinte du plus bel effet) est aussitôt décroché par le crew et le décor de Rob prend place toujours masqué.
Le décor est encore bâché et plongé dans le noir. Sur l'écran, nous avons droit à une parodie de films d'horreur (les louves garous SS!!!? )avec en Guest .... Nicolas Cage as...Dr Fu Manchu!
Une porte s'éclaire au centre de la scène, sous la forme d'une tête d'inspiration aztèque et Rob fait son entrée juste éclairé par de la lumière noire. Il porte une veste "squelette" du plus bel effet. Les autres musiciens portent aussi des tenues qui donnent l'impression qu'ils sont des êtres d'outre-tombe.
La setlist? Pas compliqué, c'est la copie conforme de l'album Live sorti récemment.
Les lumières virent petit à petit au rouge avec la projection de films d'horreur classiques pour accompagner les titres. Rob parcourt la scène à grandes enjambées, sa longue crinière éclairée par des jeux de lumières de toute beauté. A droite, John 5 est encore assez calme, laissant le show à son boss.
Au-dessus de la tête au centre de la scène, le batteur, déchainé sur ses futs, impressionne avec les jeux de lumières oscillant entre rouge, vert et bleu.
Les hits s'enchainent avec toujours autant de pèche. Si le son était moyen pour la première partie, là, il est nickel. Le décor de la scène est totalement dévoilé et sur les deux côtés deux piédestals prennent place. Ils ne vont pas tarder à accueillir deux pulpeuses danseuses qui n'ont rien de mortes vivantes.
Rob grimpe sur les amplis devant le public, est très communicatif et John 5 commence petit à petit à se balader.
Les danseuses deviennent aussi pom-pom girls couleur US Flag devant une foule déchainée.
Car maintenant, la salle est comble et l'ambiance entre fans d'Ozzy et de Rob est au top.
La célèbre pin-up des années 50, Betty Page (dont l'ex-madame Manson s'est beaucoup inspirée), fait son apparition sur le grand écran, déclenchant des sifflets de satisfaction.
Avec une telle mise en scène, il y a peu à faire pour déclencher l'hystérie.
Et pourtant, voilà notre Rob qui tranquillement descend au milieu des premiers rangs. Pas besoin du moindre service d'ordre pour canaliser la foule. Le public est respectueux de l'artiste et se contente de photos souvenirs. Ainsi Rob Zombie parcourt la fosse à son gré avant de remonter sur scène pour continuer son magistral show.
Grâce à nos jumelles (à peine 20$ chez B&H photo-video), nous pouvons parfaitement suivre le spectacle. Une sorte de robot métallique et monstrueux fait son entrée sur la scène. Il doit bien faire 4 mètres de haut et les musiciens jouent avec lui comme si ils le combattaient. Des classiques de science fiction des années 50-60 défilent sur l'écran, dont quelques combats de Godzilla.
C'est le moment des solos dont celui de John 5. Il étale toute sa classe dans un solo sans trop d'esbrouffe mais efficace au cours duquel il nous fait un National Anthem avec les dents sans le moindre accroc suivi d'un plus classique jeu derrière les épaules. Juste ce qu'il faut pour que Rob récupère et reparte de plus belle avec toujours autant de fougue et de charisme.
Il revient à nouveau une dernière fois dans la fosse et les danseuses reviennent une dernière fois pour le plus grand bonheur des mâles des premiers rangs.
Autour de nous, les titres sont repris en choeur par les jeunes et les moins jeunes. Cela fait plaisir de voir deux ou trois générations apprécier la même musique et surtout chanter !
Mais ce show paraît bien court finalement. Une bonne petite heure, et terminé. Aucun rappel possible car tout est réglé et minuté pour que le Mad Man passe à l'heure dite.
Le complexe décor de Rob Zombie est aussitôt remballé après sa prestation pour laisser place à un non moins efficace décor aux couleurs d'Ozzy...
Les premières notes du "Carmina Burana" de Carl Orff se font entendre et un grand rideau avec des croix est illuminé sur scène. Après s'être vidée pendant l'entracte, la salle est à nouveau comble. Nous avons eu droit à des parodies officielles de séries (avec la participation des vrais acteurs) made with Ozzy. Pas forcément parlant pour le public européen qui ne connaît pas toutes les séries US.
Le rideau se lève, Ozzy apparait avec ses musiciens. Il est sobrement vétu de noir et entonne, oh surprise, un titre de son dernier et excellent album, "Black rain".
Setlist du concert :
Over the Top/I don't wanna stop
Crazy Train
Suicide Solution
Mr. Crowley
I'm not Going
Road to Nowhere
Bark at the Moon
Zakk Wylde Guitar Solo
I Don't Know
I Don't Want to Change the World
Mama, I'm Coming Home...
Comme on le voit, il y a deux titres de "Black Rain" et des classiques. Que dire d'Ozzy?
Il est content d'être au MSG et ça se voit. Il parle, fait quelques blagues. Sa voix est ce qu'elle est et, si certains puristes ont trouvé quelques erreurs, le public, pris par l'ambiance, n'en a eu cure. Là encore, cela faisait plaisir de voir le public reprendre à l'unisson les classiques en chantant, qu'ils soient ados ou seniors.
Zakk Wylde se cantonne souvent à son côté droit en faisant des allers-retours des amplis du fond au devant de la scène et agitant sa crinière de plus en plus longue. Musicalement, ça assure.
Le solo de Zakk est évidemment plus long que pour John 5 car Ozzy a sans doute plus besoin de récupérer. Il faut dire qu'il a un nouveau jouet : une lance à incendie qui balance de la mousse sur tous les premiers rangs du public et...sur lui même!
Il ne se prive pas par deux ou trois fois d'en jouer, la fosse étant vite inondée, service d'ordre (discret), compris. Un vrai gamin!
Il y a évidemment moins d'éléments de décor qu'avec Rob Zombie mais le set n'en est pas moins efficace. C'est que le bonhomme, même maintenant, a de la présence.
Le "Bark at the moon" est toujours aussi efficace et on comprend bien qu'il choisisse ce moment pour faire une pause.
Zakk nous gratifie de sa virtuosité dans son long solo (un peu long pour moi) et d'un traditionnel National Anthem.
Ozzy revient pour les derniers titres et pour le rappel il choisit le mythique "Paranoid". La joie dans le MSG est à son comble pour cette dernière date de la tournée 2007.
Les confettis tombent à flots du sommet de la salle pour parachever cette grande fête du hard rock.
Un au revoir à tout le monde et nous quittons la salle par les escalators dans la joie et la bonne humeur, entre cris et chants des fans, tous heureux d'être là.
Il est temps pour les plus jeunes (5 ans pour certains), d'aller se coucher.
Nous sortons du MSG, contemplons l'Empire State Building aux couleurs vert, rouge, & blanc ce soir-là. Nous rentrons à l'hôtel pour cette première soirée à pied en passant par Times Square, bondé à 23 h, comme d'habitude.
Promis, nous irons faire un détour au Virgin. Mais là, nous avons à récupérer de 8 heures de vol et 3 heures d'un concert mémorable. "
ps : 22/12/07
TenHigh